« Une attaque au couteau par un déséquilibré se réclamant de DAESH s’est déroulée dans l’après-midi du 3 février 2020 dans une brigade de gendarmerie de l’est du Pays. Un gendarme après avoir été blessé au bras, a fait feu et a blessé l’auteur présumé. Conduit à l’hôpital, ses jours ne sont pas en danger.
Le Procureur de la République n’exclut pas un acte terroriste.
Il a confié l’enquête à la SR de METZ et à la PJ. »
C’est laconique, mais voilà ce que l’on peut lire dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis ce lundi après-midi. Cela pourrait prêter à grimacer, s’il ne s’agissait pas au demeurant de la sécurité des gendarmes et de leurs familles. Depuis plusieurs années, on ne cesse d’alerter sur les conditions d’accès dans les casernes de la Gendarmerie Nationale et notamment dans les brigades. L’attaque de DIEUZE illustre parfaitement l’absence de moyens financiers ou tout simplement le laxisme de ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité des bâtiments sensibles. S’introduire dans l’espace réservé aux militaires est devenu un jeu d’enfant. Il n’y a pas un jour qui passe sans que des incidents soient signalés concernant des portails qui ne ferment plus, des portes cassées ou des clôtures endommagées dans de nombreux bâtiments de l’institution. L’année dernière, l’APNM Gendarmes et Citoyens communiquait encore à ce sujet sur la dramatique vétusté de la caserne de Villeurbanne. Une nouvelle fois, la sécurité des casernes isolées est mise à l’épreuve. Le budget voté chaque année pour les rénover et les rendre plus sûres est raboté systématiquement. Ce n’est pas faute de le dénoncer, mais la volonté du décideur, en l’occurrence le politique n’est pas à la hauteur. Depuis au moins deux ans, APNM Gendarmes et Citoyens affirme qu’en la matière le compte n’y est pas.
300 millions sont nécessaires à la remise en état et à la sécurité des casernes
On estime à 300 millions d’euros par an, le coût des rénovations indispensables. Il n’est que de 100 depuis des années. Le retard pris est dramatique, comme si l’intégrité physique de ceux qui donnent leur vie pour protéger leurs concitoyens et assurer aux gouvernants un confort sécuritaire de qualité, n’avaient que peu d’intérêt. En attendant, peu se soucient du quotidien de ceux qui sont statutairement dans l’obligation d’occuper les locaux mis à leur disposition. Brader leur sécurité ne peut que conduire à une mise en danger des gendarmes et des familles jusqu’à l’intérieur des bâtiments. C’est inacceptable !
Tout en apportant un indéfectible soutien aux militaires de la communauté de brigades de DIEUZE et à leurs familles, APNM Gendarmes et Citoyens réclame une prise de conscience immédiate de la part du pouvoir en place pour abonder le budget dédié à la sécurité des casernes de la Gendarmerie Nationale, dès cette année. Il ne s’agit pas de changer la moquette ou les rideaux des locaux mis à leur disposition pour travailler, juste empêcher que des « déséquilibrés » n’attentent à la vie d’innocents.
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