Dans un tract incendiaire, Alliance Police Nationale explique qu’à la suite de [son] intervention, les gendarmes avaient reçu comme instruction du ministre de l’Intérieur démissionnaire, de revenir au centre de rétention administratif le 15 septembre 2024. La situation explosive au CRA 1 de Lyon serait à l’origine de ce renfort de la gendarmerie, ajoutée à l’incapacité opérationnelle pour la direction zonale de la police aux frontières de répondre présente.
Semblant choqué par un « retournement de dernière minute » et une « maréchaussée » qui refuse de revenir, le syndicat de policiers juge inadmissible et totalement ubuesque que des renforts des collègues policiers du département mais également de la zone soient amenés à remplir la mission, allant même jusqu’à s’interroger sur des gendarmes démissionnaires. Il ne dit rien sur les 102 policiers locaux pourtant affectés à cette mission.
Où sont-ils passés ?
Puisque manifestement Alliance Police ne regarde que la gamelle des policiers qu’il défend, on va replacer la PAF au cœur de son ADN. La Gendarmerie n’est pas une force supplétive de la Police Nationale. Les gendarmes en ont assez de passer pour le bouche-trou de la sécurité, remplaçant au pied levé les fonctionnaires de toutes les administrations. Les contraintes rencontrées localement par la PAF sont et restent à la charge de cette direction. Si la carence d’effectifs de police est une réalité, il en va de la responsabilité des autorités hiérarchiques internes de trouver des solutions. Ce n’est pas à la gendarmerie de pallier les difficultés rencontrées dans les CRA. Elle a déjà assez à gérer le maintien de l’ordre dans les territoires ultramarins et à couvrir les retours anticipés de leurs collègues CRS.
APNM Gendarmes et Citoyens dénonce une instrumentalisation d’une décision de bon sens du ministre de l’Intérieur. La gendarmerie a ses propres difficultés et elle n’entend pas les transférer à ses collègues de la police. Les escadrons de gendarmes mobiles ne sont même pas sûrs de rentrer chez eux à la fin de leur actuel détachement. Pour combler les trous à l’emploi de la police ou permettre aux policiers de profiter de leurs congés, il serait injuste de désigner les gendarmes. Une telle décision ferait naître sans aucun doute du ressentiment concernant l’inégalité de traitement entre deux forces de l’ordre, parfaitement complémentaires et définitivement non supplétives.
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